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Article : Mon avis sur la campagne MTN Boss de l’entreprise de télécommunications MTN Cameroon
Billets
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31 décembre 2021

Mon avis sur la campagne MTN Boss de l’entreprise de télécommunications MTN Cameroon

Le blogging, cet art qui m’a valu de rencontrer des personnes les plus extraordinaires les unes que les autres, a une drôle de façon de nous guider vers des aventures de plus en plus folles. Au tout début, j’étais une mère au foyer passionnée et observatrice. Ensuite, j’ai commencé à m’intéresser au business. Et… nous avons créé l’association des Blogueurs du Cameroun. Un groupe de personnes à diverses personnalités. Ce qui nous vaut à chaque fois d’être sollicités par des entreprises pour apporter notre pierre au rayonnement de leurs divers projets. Et voici que je me retrouve à écrire pour parler de la campagne MTN Boss de l’entreprise de téléphonie mobile MTN Cameroon. Je vous avoue que c’est un exercice difficile. D’abord parce que je doute que la mère au foyer lise ceci. Ensuite parce que j’ai beau lire les contours de la campagne, je trouve qu’il y a beaucoup trop d’informations à enregistrer à la fois. En termes plus simples encore : si moi qui sais décrypter des messages codés, qui utilise les téléphones Android pour vendre mes bocaux en verre sur internet et qui envoie et reçois de l’argent via Mobile Money, j’ai du mal à cerner tous les aspects de la campagne MTN Boss. Que peut-il en être d’une mère au foyer juste soucieuse de la poussée dentaire de son bébé ?

D’abord, c’est quoi la campagne MTN Boss ?

Elle vise principalement à faire gagner, depuis le 19 novembre 2021 au 15 février 2022, aux abonnés de MTN Cameroon, 92 terrains, avec suivi et financement de l’obtention du titre foncier. Elle fait gagner aussi des smartphones à raison d’un téléphone par heure, entre 8 heures et 22 heures, des bonus instantanés après chaque transaction éligible et un lot surprise à la fin de la promotion. Si tu es un client prépayé MTN enregistré sur les plans tarifaires Go,  Extra et Pro control, tu es éligible à la promotion. Non non, ce n’est pas la sorcellerie ! Pour connaître son plan tarifaire, il suffit de composer le *170*0# et valider.

On gagne juste parce qu’on est concerné grâce à son plan tarifaire ? Non, bien entendu. Il faut :

  • Soit il faut acheter un forfait de 250 frs minimum, par MTN Plus en composant le *222# ou par MTN Wanda Net en composant le *123*10#
  • Soit il faut faire une transaction Mobile Money de 5000 frs minimum via le *126#

Après quoi, on peut être tiré au sort chaque vendredi soir pour gagner un terrain. Mais avant, pendant la transaction, on gagne directement son bonus instantané qu’on active en composant le *160#.

Je sais. Ça fait beaucoup d’informations à cerner en même temps. Vous pouvez en lire davantage sur le site dédié à la campagne mtnboss.com

Quid à présent de la réalité des gains ?

Comme à chaque fois que des lots d’une valeur élevée sont en jeu, on se pose mille et une questions. Est-ce vrai ? N’attribuent-ils pas les lots uniquement à des personnes triées parmi des connaissances ?

Tous, nous avons pu constater que les bonus instantanés après transactions sont réels. Cependant, qui comme moi n’a pas vite compris qu’il fallait activer son bonus pour y avoir accès ? Cela m’a dépassée. Chaque jour, je reçois des SMS m’indiquant que j’ai reçu un bonus, mais chaque jour je zappe la suite du message. Au fait, je ne comprends pas pourquoi il faut activer son bonus pour l’utiliser. Le fait de limiter son utilisation à 23h59 du jour, je suis d’accord. Mais devoir activer, je trouve que cette façon de procéder a dû nous faire perdre beaucoup de bonus. On se souvient bien rapidement de comment on se retrouve piégé dans des plans qui nous raflent du crédit chaque mois, sans très souvent savoir comment s’en extirper. Composer un code pour activer un bonus est, il faut le dire, courageux.

Pour ce qui est des smartphones, je peux vous assurer que c’est réel. Justement, le 30 décembre 2021, à Yaoundé, la première cérémonie de remise de lots aux gagnants a été organisée. Et nous, blogueurs de l’association des Blogueurs du Cameroun, étions invités à témoigner de ce moment fort. Nous avons pu constater que de nombreux gagnants venus des quatre coins du pays ont reçu leurs lots lors de ladite soirée, à l’esplanade du lycée de Ngoa-Ekelle.

Alors, pour ce qui est du gain de terrains, je vais me prononcer avec des réserves. Lors de la cérémonie de remise des lots à Yaoundé aux premiers gagnants des terrains, il leur a été donné des lettres d’engagement et des promesses d’acquisition signées par le notaire. La société MTN Cameroon promet de s’occuper de toute la procédure et de prendre en charge tous les frais jusqu’à l’obtention du titre foncier. Cependant, les conflits liés au terrain dans notre environnement juridique me font avoir peur de l’effectivité de l’entrée en possession future de ces parcelles promises. Vous avez des doutes. Moi aussi. J’aurais souhaité que la possibilité nous soit donnée d’aller voir les terrains en question, une quarantaine pour ce qui est de la ville de Yaoundé, situés dans la localité de Mbankomo, pour nous constituer en garants de la remise effective de ces parcelles aux gagnants, dans un futur pas trop lointain.

Parce que #CestToiLeBoss, tu mérites d’être encadré de la plus efficace des manières.

Et toi qui n’as pas encore de puce MTN, tu es aussi éligible à la promotion hein.

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Article : Le 4ème homme de ma vie : l’histoire de mon infidélité 2/2
Billets
7
19 février 2020

Le 4ème homme de ma vie : l’histoire de mon infidélité 2/2

Il y a 8 mois, j’ai commencé à vous raconter l’histoire de mon infidélité. Alors que cette suite était prête, je ne l’ai pas publiée la semaine suivante comme j’en avais l’intention. je vous raconterai pourquoi dans un prochain billet. Oui, je sais. je promets et je ne réalise pas. Mais, recevez déjà la fin de cette croustillante aventure!

je disais donc que lorsque mon sexy militaire sportif m’a pénétrée, j’ai été parcourue par de multiples frissons. Une voix intérieure m’a dit : « Bravo, Mireille ! Tu vas foutre ta vie en l’air. Si tu crois que tu vas  coucher une seule fois et retourner tranquillement à ta vie de femme mariée modèle, tu te trompes lourdement. » Il a véritablement et contre toute attente assuré.

Je ne suis toujours pas tombée enceinte

De retour chez moi après avoir trompé mon mari pour la première fois depuis 9 ans que je le connaissais, j’étais d’un calme olympien. Les questions et inquiétudes fusaient de partout. Je connaissais des femmes qui avaient fini par tomber amoureuses du coup d’un soir parce qu’il avait assuré au lit. Je réalisais pourquoi le monde craint l’infidélité de la femme. Cette nuit-là, mon mari a voulu faire l’amour. Je le lui ai refusé. Je me suis endormie sans lui faire la causette comme d’habitude. Il avait certainement réalisé que je n’étais pas la même. Il n’a pas insisté.

Pendant deux semaines, j’ai refusé de faire l’amour avec mon mari.  J’avais le sentiment de tromper mon militaire en dormant sur le même lit que mon mari. Je ne l’ai pas revu pendant ce temps. Mais, je pensais à lui nuits et jours. Moi qui avais juré que ce serait une seule fois pour juste lui prendre du sperme, je me suis mise à l’appeler tous les jours. Et j’ai eu mes règles. J’ai été déçue de ne pas être enceinte. Cependant, j’avais une bonne raison pour coucher avec lui à nouveau. Notre contrat était qu’il me mette enceinte.

Nous avons couché ensemble à nouveau en Mars 2012. C’était MA-GNI-FI-QUE ! Ce jour-là, je me suis rendue compte que, enceinte ou pas, j’aurai du mal à arrêter. Je devenais accro à lui. Contrairement aux impressions que nous donnons, les femmes aiment le sexe bien fait. Je venais de tomber dans ce piège duquel j’allais difficilement sortir.

J’ai été prise pratiquement la main dans le sac

En Avril 2012, mon mari m’a rendu une visite surprise au bureau. J’étais en train d’embrasser mon militaire aux escaliers. Il m’avait rendu visite et je le raccompagnais. Quand j’ai entendu les pas de quelqu’un qui montait les marches, j’ai décalé et changé rapidement de sujet. Il nous a vu et a perçu la gêne. Il s’est retourné et est parti en colère. Je n’ai pas essayé de le rattraper. Le soir, je suis rentrée à la maison, persuadée de le trouver. Il n’y était pas. Il est revenu à la maison deux jours plus tard. Pendant qu’il s’apprêtait à faire sa valise pour partir définitivement, j’ai fermé la porte de la maison. Je l’ai fait asseoir sur le lit. Je lui ai dit d’un ton calme : « soit tu m’écoutes, soit tu me tues pour passer cette porte ! »

J’ai réalisé ce jour-là ma plus grande performance de menteuse de toute ma vie. Je suis allée chercher le mari amoureux que j’ai connu. J’ai pris tout mon courage dans son regard profond et je lui ai rappelé toutes les étapes que nous avons traversées : « Chéri, ne me dis pas, s’il te plait, que tu penses vraiment que je t’ai trompé ! M’en crois-tu seulement capable ? Penses-tu que je suis restée avec toi depuis 2003 pour te tromper seulement en 2012 ? Crois-tu qu’avec la façon que tu me touches, je peux avoir le courage de faire pareil avec un autre homme ? Je me rends compte que tu ne sais vraiment pas à quel point je t’aime. Depuis 2004, je passe 3 jours par semaine chez toi. En 2007, tu m’as laissée dans le désarroi à Douala et es allé vivre à Ebebeyin (Guinée Equatoriale). Je ne me suis pas avouée vaincue. Je suis venue te chercher à Ebebeyin. Tout ça pour te montrer à quel point je t’aime. En 2009, je t’ai épousé en catimini pour ne pas que nos familles émettent des objections.  Depuis cette année, j’ai bu tous les médicaments possibles, juste pour te faire un enfant. En 2010, tu as décidé de t’installer à Yaoundé. Je t’ai suivi sans broncher, en abandonnant mon boulot à Douala. Et tu réussis quand-même à douter de moi en 2012 ? Je suis très surprise par ta réaction. Combien de temps il me faudra encore pour te prouver mon amour ? C’est fatiguant à la fin ! »

Mon mari m’a regardée profondément et s’est allongé sur notre lit, épuisé tant physiquement que mentalement. Il s’est endormi au bout de 5 minutes. Je l’ai couvert délicatement de plusieurs baisers sur les joues.

Il fallait dès lors trouver le moyen de mettre un terme à ma relation adultérine sans blesser mon militaire

J’avais vu la colère et la détresse dans le regard de mon mari. Et j’avais réalisé que j’allais le perdre. Quelle était dès lors la meilleure stratégie pour me défaire du lien de plus en plus grandissant qui me liait à mon amant ? Je ne décrochais plus ses appels. Deux semaines se sont écoulées. Il est venu au bureau. J’ai du lui mentir que j’avais beaucoup de dossiers à traiter, que c’était la raison de mon silence et que je le rappellerais une fois que j’aurais une minute. Une semaine plus tard, il m’a  annoncé qu’il venait d’être affecté à Limbé, à 315 kilomètres de Yaoundé. Désormais, il ne viendrait à Yaoundé que pour deux jours tout au plus.

Ouf !!!!! J’ai été sauvée par la distance, alors que je me faisais du mauvais sang. Il n’a finalement jamais su que j’avais l’intention de le quitter. Depuis Juin 2012, je ne l’ai pas revu. Chez moi, j’ai redoublé d’efforts pour retomber follement amoureuse de mon mari, celui qui m’avait épousée contre l’avis de sa sœur et que j’avais suivi à Ebebeyin et à Yaoundé.

Retour à la case départ : je n’étais toujours pas enceinte

Ayant réalisé que mon mari n’était aucunement gêné de ne pas avoir d’enfant, j’ai commencé à me dire que je devrais accepter mon sort, que je ne ferai sûrement jamais d’enfant ; jusqu’à ce que je me confie à ma collègue sur ma difficulté à enfanter et qu’elle me conseille une tradipraticienne qui l’avait aidée, elle. Je n’y croyais plus, mais je me devais d’essayer à nouveau. Je la considérais comme ma dernière chance. J’ai rencontré la dame. Elle m’a remis une écorce fraîche hachée et m’a instruit de me purger pour nettoyer mes trompes qui étaient certainement bouchées. Mon mari aussi devait se purger avec cette écorce, pour augmenter nos chances. Est-ce que mon mari allait alors accepter de le faire, lui qui avait refusé de se rendre chez le médecin ?

J’ai parlé de cette écorce à mon mari en pleurs. Je l’ai supplié à genoux de l’utiliser. Il disait ne pas voir la chose comme moi. Il souhaitait que je laisse la chose se faire naturellement. Allait-il alors penser pareil dix ans plus tard ? Ce besoin d’être parent finit à un moment ou un autre de notre vie par nous interpeller. Je l’avais tellement supplié, on dirait que j’étais réellement la seule à vouloir un bébé. Et par pitié pour moi, il avait accepté et s’était purgé avec l’écorce de la tradipraticienne. Nous étions en août 2012. Et il ne me restait plus qu’à m’abandonner pleinement dans les bras de mon mari et laisser le miracle s’opérer.

Et le miracle s’opéra !

Alors que je n’y croyais plus tellement, en Mars 2013, j’ai découvert que j’étais enceinte. Quand mon mari l’a appris, il a pleuré de joie. Ah !! Mais tu pleures, chéri. Tu disais ne pas t’en faire. L’échographie a alors confirmé que c’était bel et bien une grossesse. A ce moment, j’ai pris la décision la plus lourde de sens de toute ma vie : devenir une mère au foyer pour m’occuper personnellement de ce bout de chou que j’avais tant cherché.

Aujourd’hui, quand je repense à cette histoire, je me pose des centaines de questions. Si mon mari avait accepté de rencontrer le gynécologue en 2010, l’aurais-je trompé ? Si j’avais eu la certitude en 2010 que lui non plus n’avait pas de problème, l’aurais-je cru ? Si le militaire n’avait pas été affecté à Limbé, aurais-je eu la force nécessaire pour le quitter ? Si mon mari avait refusé de se purger avec l’écorce de la tradipraticienne, qu’aurais-je fait ? L’aurais-je trompé à nouveau, cette fois-ci avec quelqu’un de fertile ? C’est ainsi tous les soirs au coucher, en me blottissant contre lui, respirant sa chaleur rassurante et comptant ses battements cardiaques.

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Article : Le 4ème homme de ma vie : l’histoire de mon infidélité 1/2
Billets
17
8 juin 2019

Le 4ème homme de ma vie : l’histoire de mon infidélité 1/2

Je m’appelle Mireille Flore Chandeup. Je suis mariée et mère de 2 enfants. Je m’en vais vous parler de cet homme avec qui j’ai fait l’une des choses  les plus difficiles de toute ma vie : tromper mon mari. Il est le 4ème homme avec qui j’ai couché, même si je suis mariée au 3ème. L’histoire de mon infidélité se déroule entre 2011 et 2012 à Yaoundé.

Je plante le décor pour vous

Mon mari et moi nous sommes rencontrés en 2003 en classe de Terminale. 5 ans plus tard, en 2008, j’avais déjà commencé à caresser le rêve de nous faire de formidables bébés lorsque je me suis rendue compte que j’avais des difficultés à tomber enceinte. En 2009, nous nous sommes mariés. Une année s’était écoulée depuis que j’essayais et je n’étais toujours pas enceinte. Cette année 2009, je me suis rappelée ces paroles d’un gynécologue que je consultais régulièrement : « Mireille, tu ne peux t’inquiéter véritablement que si pendant un an, tu as eu des rapports sexuels réguliers

sans protection et tu n’es pas tombée enceinte ». Eh bien ça faisait donc un an. J’ai alors commencé à angoisser à l’idée de perdre mon mari. Quand tu ne fais pas d’enfant chez nous, on te trouve rapidement une coépouse qui va en faire. Et surtout, mon mari m’avait épousée contre l’avis de sa sœur aînée qui estimait qu’on ne peut pas faire confiance à une fille qui est allée à l’université. Elle était persuadée que j’avais déjà avorté et que c’était la raison de mon infertilité. C’est vrai que j’avais déjà avorté. Il n’était nullement question que j’aie un bébé avant d’obtenir un Master au moins. Mais, était-ce la raison de mon infertilité ?

2009-2011 : deux années de lutte acharnée contre l’infertilité

Pendant 1 an, je me suis faite consultée par 4 gynécologues différents. Je me suis pliée à toutes leurs recommandations. J’ai fait tous les examens prescrits. Les verdicts étaient les mêmes à chaque fois : rien ne m’empêche de procréer. Les trompes ne sont ni retournées ni bouchées. Mon vagin n’est pas trop acide. Mes ovaires pondent effectivement tous les mois. Pas de syphilis. Zéro chlamydia. Mon utérus est propre à la nidation. Il y avait suffisamment de quoi me redonner confiance en moi. Je n’avais pas de problème.

En 2010, j’ai décidé d’arrêter tout rendez-vous chez le gynécologue et de motiver mon mari à aller à son tour se faire examiner.  Je me suis amèrement confrontée à son refus catégorique d’aller à l’hôpital. « Je n’ai aucun problème. » : m’a-t-il dit d’un ton sec. Je n’y ai rien compris. Il n’a jamais eu d’enfant à ce que je sache. Comment pouvait-il être certain de n’être pas à l’origine de notre difficulté d’enfanter ? Je l’ai supplié pendant un an sans succès.

En 2011, j’ai pris la difficile décision de ne plus le supplier d’aller voir un gynécologue. J’ai décidé de me faire un bébé, avec ou sans lui. J’ai repensé aux histoires, dont j’entendais parler autour de moi et que je condamnais, de ces dames qui se faisaient engrosser par d’autres hommes que leurs maris, de ces maris qui découvrant le pot aux roses ne pouvaient rien dire sans avouer qu’ils avaient été incapables de procréer. J’allais devenir une de ces femmes dont je critiquais le comportement. Comme je les comprenais tout à coup ! Il n’était surtout pas question que je meurs sans enfanter. Je me suis assignée la tâche de me trouver un faiseur de bébés avant la fin de l’année 2011. Pas n’importe qui, bien entendu. Un homme qui me plaise au moins et qui soit agréable à regarder, au cas où on venait à découvrir ce que j’ai fait. Un bodybuilder de la trentaine allait alors captiver toute mon attention.

Le 6 août 2011, j’ai couvert la finale nationale de bodybuilding et fitness pour le compte d’une presse cybernétique

Je n’avais aucune envie d’aller à cette compétition. Je rédigeais des articles sur le Droit camerounais et on m’envoie couvrir un événement sportif. Humm !!!! « Quoi de difficile, Mireille ? Juste dire qui a remporté la finale dans les différentes catégories ? » : avait martelé le patron de notre presse.

Ce samedi là, je me suis vêtue de ma plus belle robe mini et moulante, rose pointillée de noirs (oui, en 2011, je pouvais me le permettre). Appareil photo en mains lors de la compétition, j’ai capturé les merveilleux corps huilés des bodybuilders que je ne voyais auparavant qu’à la télévision. L’un d’eux a commencé à me sourire bizarrement. J’ai fait mon geste qui consiste à m’essuyer le visage de la main gauche pour dévoiler mon alliance à toute personne qui me regarde dangereusement. Il a continué de me sourire. A la fin du tournoi, il est venu à moi, curieux de savoir quel organe de presse je représentais. On a bavardé pendant trente minutes. Il m’a fait rire en me disant que c’est à cause de moi qu’il n’a pas remporté la compétition dans sa catégorie des 85 à 100 kg. 1- Beau corps merveilleusement sculpté par le bodybuilding. 2- Sens de l’humour, il sait détendre l’atmosphère. J’ai gardé le contact.

Un homme agréable, poli, romantique, doux et gentil… bref la totale

Pendant les semaines qui ont suivi notre rencontre, nous avons longuement échangé. Je lui ai posé des questions aussi personnelles que générales. Je voulais tester l’intelligence de l’homme. Il a vite compris que je l’étudiais de façon accélérée et s’est volontairement prêté au jeu. Nous nous sommes baladés dans la ville pendant de longs magnifiques moments. Un jour, il est venu me chercher à la sortie du boulot, en tenue militaire. J’étais abasourdie. J’avais obtenu de lui toutes les réponses ; sauf qu’il était militaire. Les militaires ont la triste réputation d’être des hommes violents. Et je n’avais aucune intention de me faire tuer si jeune. Je cherchais un faiseur de bébés. J’allais lui briser le cœur si jamais il s’attachait à moi. J’ai voulu arrêter cette histoire qui n’avait même pas commencé. Cependant, je m’étais laissé prendre au piège de sa douceur. Il était différent des militaires que je connaissais.

Le moment de lui demander s’il voulait bien me faire des enfants est arrivé plus vite que je ne l’imaginais. C’était un sportif de haut niveau. J’ai supposé qu’il était en parfaite santé parce qu’ils ont l’obligation de passer régulièrement des tests. M’entendre lui faire la demande et lui donner des consignes a été aussi marquant que quand je vois dans un film un criminel planifier un assassinat. « S’il te plait, tu n’as pas besoin de me faire plaisir. Il faut juste que tu jouisses dans moi. Ce sera ni vu ni connu. Si tu me vois enceinte par la suite, ne cherche pas à savoir si le bébé est de toi. Après, je te reverrai pour le deuxième bébé. » A ce moment, j’étais persuadée de tomber enceinte d’un coup, étant donné que mes analyses avaient révélé que je n’avais aucun problème. Et 6 mois seulement après notre rencontre, nous sommes passés à l’acte.

Nous avons couché ensemble en Février 2012

Pire qu’une criminelle, j’avais tout planifié. On s’est pris une chambre d’hôtel non loin de chez moi. Je ne craignais pas d’être vue en sa compagnie. J’avais confiance, comme toujours, en la capacité que j’ai à te raconter des sornettes en te regardant droit dans les yeux, sans sourciller. J’étais motivée et très sûre de moi, de ce que je vais faire.

Une fois dans la chambre, il a voulu bavarder pour emmener le sujet. Je l’ai stoppé net. Je n’avais pas le temps de bavarder. Je devais retourner chez moi à une heure raisonnable, afin que mon mari ne soupçonne rien, lui qui rentrait de bonne heure. Il m’a embrassée. Je lui ai rendu son baiser. Ce ne fût pas agréable. Son baiser n’a pas eu le goût des baisers langoureux que j’échange avec mon mari tous les jours. Mais bon, on dit de ne jamais comparer deux êtres humains et de prendre chacun comme il vient. Et puis même, qu’avais-je à faire du goût de son baiser ? Je recherchais juste du sperme fertile. Quand il m’a pénétrée…     À suivre 😂😂

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Article : Visite de Nestlé-Cameroun : son bouillon culinaire MAGGI est-il une nécessité?
Billets
4
28 mai 2019

Visite de Nestlé-Cameroun : son bouillon culinaire MAGGI est-il une nécessité?

Ce billet a failli ne jamais voir le jour, pour plusieurs raisons que je m’empresse aujourd’hui de présenter. Je m’étais fait mon idée sur Nestlé : ce géant de l’agro-alimentaire qui utilise des conservateurs artificiels pour faire durer ses produits et satisfaire sa clientèle sur le long terme. Un produit en particulier avait fini par me convaincre que cette société ne vaut pas la peine : le bouillon culinaire MAGGI. Depuis 3 ans, je travaille dans le secteur de l’agro-alimentaire et ma rencontre avec de nombreux producteurs agro-alimentaires m’a fait réaliser que tous ne disent pas la vérité sur leurs produits, comme Nestlé. Puis, est venue l’occasion de visiter l’usine de Nestlé de Douala, en compagnie de plusieurs autres blogueurs de l’Association des Blogueurs du Cameroun (ABC).  Et je me suis dit « Bof, allons-y! Je n’ai rien à perdre. »  Je ne vais pas parler de l’historique de cette société, ni des personnes qui sont à l’origine de sa grandeur, encore moins de ses multiples turpitudes. C’est disponible en un clic partout. Dans ce billet, je vais décrire les ingrédients qui entrent dans la composition de MAGGI, en particulier l’un d’eux, le glutamate.

le glutamate : un ingrédient dérangeant du MAGGI

Nestlé nous a gentiment indiqué que son bouillon culinaire MAGGI est fait de sel, de sucre, d’oignon, de piment, d’huile de palme raffinée, de poivre noir et de GLUTAMATE. Jamais auparavant je n’avais entendu parler de ce dernier élément. J’étais sûre de tenir là la preuve irréfutable que la société utilise des conservateurs nocifs à la santé des consommateurs. Petit tour rapide sur Internet et j’ai pu lire déjà ce qui suit.

Glutamate de Sodium en cristaux

« Le glutamate monosodique, également connu sous le nom de glutamate de sodium, monosodium glutamate, GMS ou MSG, est le sel sodique de l’acide glutamique, l’un des acides aminés non essentiels les plus abondants dans la nature. La FDA (organisme américain de surveillance des aliments et des médicaments) a classé le GMS comme « GRAS », généralement reconnu inoffensif, et l’Union européenne l’a classé comme additif alimentaire mais l’ajout de glutamates n’y est pas autorisé dans le lait, les huiles et les émulsions de graisse, les pâtes, le cacao et les produits chocolatés, les jus de fruits. Le GMS possède le numéro E621. Le glutamate du GMS confère le même goût umami que le glutamate issu d’autres aliments. Les fabricants de produits alimentaires commercialisent et utilisent le GMS comme exhausteur de goût car il équilibre, mélange et arrondit la perception globale des autres goûts. Les dénominations commerciales du glutamate monosodique comprennent AJI-NO-MOTO, Vetsin et Ac’cent. »

Il y a justement plusieurs années au Cameroun, un « bouillon culinaire » du nom de Aji-No-Moto (« essence du goût » en Japonais) a été commercialisé. il avait justement la couleur blanche du glutamate qui donnait l’impression aux consommateurs qu’ils ajoutaient juste du sel dans leurs repas. C’était juste du glutamate, mais il n’a pas fait long feu parce qu’il était tout blanc comme le sel. C’était juste un « exhausteur de goût » « reconnu inoffensif » et « classé comme additif »… Soit! Mais, revenons à MAGGI!

Le glutamate est-il différent des conservateurs?

Nestlé certifie ne pas utiliser de conservateurs dans son bouillon. Mais si le glutamate n’est pas un conservateur, qu’est-ce que c’est?

Une autre recherche sur Internet m’emmène à lire cette définition du glutamate moins complexe pour les profanes : « Le glutamate est un acide aminé naturellement présent dans le corps. Sa « version chimique » a été découverte en 1907, pour en faire un additif alimentaire. Le glutamate se cache sous le nom de code E621 et est un exhausteur de goût qui est très largement utilisé dans l’industrie agro-alimentaire. »

« C’est en 1908 que le professeur Kikunae Ikeda isola dans l’algue laminaire japonaise, kombu, l’acide glutamique par extraction aqueuse et cristallisation, et appela ce goût « umami ». Il avait remarqué que le bouillon japonais de katsuobushi et de kombu avait un goût particulier qui n’avait pas encore été décrit scientifiquement et qui n’était ni sucré, ni salé, ni acide, ni amer. Pour vérifier que l’acide glutamique ionisé était responsable du goût umami, le professeur Ikeda étudia les propriétés gustatives de plusieurs sels de glutamate tels que le calcium, le potassium, l’ammonium et le glutamate de magnésium. Tous les sels ont engendré l’umami, en plus d’un certain goût métallique dû aux autres minéraux. Parmi ces sels, le glutamate de sodium était le plus soluble et le plus savoureux, et se cristallisait facilement. Le professeur Ikeda a appelé ce produit glutamate monosodique et a soumis un brevet pour produire le GMS. Les frères Suzuki lancèrent la production commerciale de GMS en 1909 sous le nom d’ AJI-NO-MOTO, qui signifie « Essence du goût » en japonais ; c’était la première fois que du glutamate monosodique était produit dans le monde. »

Pourquoi ai-je l’impression que ces articles sur le glutamate ont été écrits par Nestlé?

Le glutamate est classé parmi les additifs alimentaires par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Tout comme les conservateurs. Les additifs alimentaires sont des produits ajoutés aux denrées alimentaires dans le but d’en améliorer la conservation, le goût et l’aspect. Le glutamate n’est pas un conservateur. Mais, toutes ces lectures vous laissent-elles indifférents? Vous mettent-elles en confiance? Etes-vous convaincu qu’on peut utiliser le bouillon culinaire MAGGI sans courir de risque?

Pourquoi donc utiliser un exhausteur de goût?

Depuis que je suis une productrice agro-alimentaire, je rencontre de nombreux producteurs qui essaient tant bien que mal de faire du Naturel fait mains. ils sont confrontés à un souci : celui du goût pas toujours attractif de leurs produits. A chaque fois, ils se demandent ce que l’agro-alimentaire leur cache. Lorsque la question m’est posée, je réponds toujours que les personnes auxquelles s’adressent les produits naturels veulent tout simplement consommer naturel et encourager des petits producteurs étouffés par les géants de l’agro-alimentaire tels que Nestlé.

Utiliser un exhausteur de goût c’est tromper les papilles gustatives. C’est développer chez le consommateur une dépendance à son produit. On finit par croire que sans bouillon culinaire, le repas n’est pas bon. Mais alors, que font certains hôtels, qui certifient ne pas utiliser de bouillon culinaire, pour nous proposer des repas succulents? Ils mettent dans les repas servis d’infimes quantités maîtrisées de chacun des ingrédients du bouillon culinaire. Si nous aimons, nous sommes aussi capables de cuisiner sans ces bouillons, en maîtrisant les quantités au fil des années et des essais. Surtout, si le glutamate est NATURELLEMENT présent dans les aliments, pourquoi l’extraire et l’ajouter dans un repas tout cuit et prêt à la consommation? Ne dit-on pas que tout excès nuit?

 

 

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Article : Rentrée scolaire : je refais le chemin de l’école avec le même plaisir
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14 septembre 2018

Rentrée scolaire : je refais le chemin de l’école avec le même plaisir

Cet article a été écrit en septembre 2017.

Lundi 4 septembre dernier, c’était jour de rentrée scolaire au Cameroun. L’école reprend timidement après plusieurs mois de vacances passés pour beaucoup loin de la résidence habituelle. Le matin, à nouveau, je revois des parents et des enfants  se presser, harceler le vendeur de beignets ou de pain pour ne pas arriver en retard. J’étais sans doute plus excitée que ma fille, du fait de retrouver ces moments de complicité avec mon enfant. Assurément aussi très excitée à l’idée de revivre certaines scènes du matin qui me faisaient marrer l’année dernière. Le fou rire est au rendez-vous lorsque je revois des tous petits pleurer. La réaction d’un enfant le 1er jour d’école est si jouissive à regarder.

Les vacances furent longues comme d’habitude. On en a très vite oublié l’ordre et le rangement de nos affaires. Il est alors difficile de se ressaisir lorsque la rentrée pointe son nez à l’horizon.

Un lundi de rentrée scolaire : 30 minutes à rechercher le sac à dos de ma fille

La veille de la rentrée, dimanche, je me suis souvenue vers 10 heures que l’uniforme scolaire de ma fille n’était pas propre. Pendant que je le lavais, j’ai pensé à ses chaussures, celles de l’année dernière, dans un sale état et qui ne lui vont plus de toute façon. C’est alors que j’ai compris que j’ai été très laxiste pendant les vacances. J’aurais du lui acheter de nouvelles chaussures car les pieds des enfants poussent très vite. Les chaussures ne leur vont bien qu’environ 6 mois. Trop tard cependant ! Elle devra commencer l’année avec des chaussures ouvertes !

Je croyais que j’avais tout préparé la veille, jusqu’à ce qu’arrive l’heure de partir à l’école. Le sac de classe est introuvable. Je l’avais complètement zappé, celui-là. Je me suis mise à fouiller partout. L’ironie de l’histoire c’est que je ne suis pas en train de chercher le sac de l’année dernière, mais celui que j’ai acheté il y a juste 2 semaines et que j’ai caché exprès loin du regard curieux de ma fille. Après avoir abandonné les recherches au bout de 30 minutes, je le retrouve par hasard en prenant les chaussures dans un sac sous le lit. Terrible!

Des enfants qui pleurent pour leur 2ème rentrée scolaire

Quelques jours avant la rentrée, j’avais commencé à préparer ma fille au fait que l’école allait recommencer bientôt. Je l’avais préparée au fait qu’elle ne mangerait plus beaucoup. Elle savait que c’était fini les gros plats de macabo toutes les heures. Je me plaisais d’ailleurs à l’écouter dire à ses copines du quartier qu’elles ne pourront plus rester jouer au quartier toute la journée… tout en espérant que sa rentrée scolaire se passerait mieux que celle de l’an dernier.

Cependant, lorsque nous sommes arrivées dans son établissement le jour de la rentrée, elle m’a regardée profondément et m’a demandé si j’allais la laisser rentrer à la maison seule. Je lui ai dit « oui » et son visage s’est marqué d’une profonde tristesse. Plus rien à faire à partir de cet instant ! Ni les discours galvanisants, ni les chansons d’amour ne pouvaient lui redonner le sourire. Elle refusa d’entrer dans sa nouvelle salle de classe, elle ne comprenait pas encore qu’on change de salle chaque année. Elle se mit à réclamer son enseignante de l’année dernière et éclata alors en sanglots.

La voir pleurer m’a bizarrement fait du bien, je me suis dit que ma fille voulait rester avec sa maman chérie, plutôt que d’être avec des inconnus. J’ai du lui réexpliquer le principe de l’école et la regalvaniser pour les jours suivants. Ensemble, nous nous sommes moquées des enfants qui pleuraient et qui refusaient de laisser partir leurs parents les jours d’après.

Revoir ces personnes, hommes et femmes, qui faisaient mes journées

Pendant toute la semaine qui a suivi, j’ai eu l’occasion de revoir des gens avec qui j’avais sympathisé l’année dernière. Quelques échanges rapides à la sortie des classes. Nos enfants continuent dans la même classe. Nous en avons encore pour un an, je l’espère.

Les femmes ont beaucoup changé physiquement. Celles qui étaient enceintes l’année dernière ont désormais une silhouette amincie qui révèle un autre visage d’elles. J’entends même une dame dire à une autre : « je ne te voyais pas aussi jolie l’année dernière hein!« , elle n’a pu taire son étonnement comme moi. Dans un autre sens, plusieurs autres femmes sont enceintes et ont l’air plus fatiguées que l’an dernier. Même là, beaucoup ne cachent pas leur surprise : « donc, tu étais encore sur ça ?« , entendez : « je croyais que tu ne comptais plus accoucher hein! », mais chacune fixe sa limite où elle veut.

Les hommes, quant à eux, sont restés les mêmes. J’ai revu ce militaire qui accompagne son fils avant de se rendre à son lieu de service.Un homme aux jambes légèrement arquées, un vrai régal pour les yeux. J’ai aussi revu cet autre parent d’élève qui venait toujours en culotte dévoilant ses jambes velues juste comme il faut. L’homme qui portait sa fille sur les épaules la porte toujours ainsi. Pour lui, elle n’a pas encore grandi.  Mon plus grand plaisir c’est de revoir le journaliste dont le regard me faisait frémir l’année dernière. Ses enfants vont cette année dans le même établissement que ma fille, sa fille cadette est d’ailleurs dans la classe de ma fille. Peut-être vais-je enfin tenter une approche. Non?

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Article : Visite du site des réfugiés de Gado-Badzere, à l’Est-Cameroun
Billets
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18 août 2018

Visite du site des réfugiés de Gado-Badzere, à l’Est-Cameroun

Tous les 19 août, la communauté internationale  célèbre la journée de l’aide humanitaire qui est le moyen de rappeler aux acteurs de guerres et conflits que les acteurs humanitaires et les civils ne sont pas une cible. Pour marquer le coup au Cameroun, des volontaires du haut commissariat des nations unies pour les réfugiés, accompagnés de plusieurs associations de relais communautaire et des blogueurs de l’association des blogueurs du Cameroun, dont Thierry Didier Kuicheu et moi, ont visité le site des réfugiés centrafricains de Gado-Badzere à l’Est-Cameroun, à environ 800 km de Bangui, capitale centrafricaine. Question de rappeler à tous la situation dans la quelle ils se trouvent parce qu’ils ont été pris pour cible dans leur pays.

C’est un site accueillant près de 25000 âmes qui ont fui la guerre et rêvent pour la plupart de rentrer chez eux. Sauf qu’on ne peut dire si le retour est possible.Les acteurs humanitaires et l’Etat du Cameroun (qui a donné les terres qui accueillent ces personnes meurtries), se déploient sur le terrain avec les moyens à leur disposition.

Les donateurs se font moins nombreux. D’autres régions du pays ont besoin de secours (extrême-nord, nord-ouest, sud-ouest…) Après avoir discuté avec quelques réfugiés, je suis ravie de constater que le fait d’être assistés ne les réjouit pas. Les hommes, chefs de famille, ont perdu leur autorité devant leurs familles. Ils reconnaissent qu’il est préférable qu’on leur apprenne aussi à pêcher, afin que leur autonomisation leur permette enfin de subvenir eux-mêmes aux besoins de leurs familles.

Les plus à remercier ce sont les populations hôtes. Accepter de céder des parcelles de leurs terres, se manager pour faire de la place à ceux qui sont dans le besoin, sont des actes louables.

Je vous raconte cette visite en photos dont voici des morceaux choisis pour vous.

Je suis très vite marquée par la capacité de déploiement des volontaires pour venir en aide à ces personnes désœuvrées. Leur force inspire en action. Crédit photo : Mireille flore Chandeup

 

Ces volontaires qui font parler leur slogan : « Nous sommes l’inspiration en action ». Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Cette volontaire se prénomme Cécile. Elle a créé une association dénommée « JADD (jeunes en action pour le développement durable) ». Elle est sur tous les fronts. Elle explique les 17 Objectifs de développement Durable » mieux que quiconque, de façon terre à terre. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Fadimata, cette volontaire assez proche des réfugiés centrafricains (culture, religion) pour les mettre en confiance. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Berthe Biloa, cette volontaire qui a tout quitté à Yaoundé où elle a fait des études, pour aller s’installer à Batouri, dans l’Est-Cameroun, afin d’être plus proche du terrain. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Des agents de relais communautaire. ils permettent de toucher le plus grand nombre de réfugiés. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Des acteurs humanitaires. Ils donnent de leur temps pour venir en aide aux réfugiés. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Ce sourire, celui du service rendu aux populations en situation de crise. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Cet acteur humanitaire qui a répondu à la campagne #NotATarget de la journée de l’aide humanitaire du 19 août . Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

La jeunesse de cette actrice humanitaire m’a marquée. Je me suis demandée si elle avait une vie, sa vie. Elle m’a dit qu’aider les populations dans le besoin était sa vie. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Il y a eu cette Dame, Ouba, et deux de ses filles. Son histoire de battante est une inspiration pour toute personne dans la même situation, ou pas. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Il y a eu cette autre dame. Je n’ai pas pu échanger avec elle, car elle ne s’exprimait qu’en Sango, sa langue. Elle m’a juste permis de la prendre en photo, dans toute sa timidité et la souffrance qu’on pouvait lire dans son regard. Elle tenait dans sa main droite son document d’enregistrement. C’est ce document que les réfugiés doivent présenter pour se faire attribuer un numéro sur ticket. Ce ticket leur permet de retirer des kits de survie auprès de la croix-rouge Cameroun qui s’occupe de la distribution. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

J’y ai rencontré Félix Aimé Joky. Il supervisait les distributions de kits de survie. Je ne l’ai pas reconnu sur le coup, mais nous avons tous les 2 étudié le droit à l’université de Douala, Promotion 2004. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Un lot de nattes qui allaient être distribuées le jour même par l’équipe de Félix. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Des nattes, moustiquaires, savons et jerrycans étalés pour la distribution. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Les réfugiés se font enregistrer pour recevoir des kits de survie. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

En rang pour recevoir des kits de survie. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Ces dames sont des réfugiés centrafricaines qui travaillent avec la croix-rouge Cameroun lors des distributions de vivres et non vivres aux leurs. Elles sont un excellent moyen de communication entre les réfugiés et les agents communautaires. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

J’ai été interpellée par une Dame centrafricaine qui me présente à celle-ci (en foulard), en me disant que nous nous ressemblons. Un beau moment de fou rire. Crédit photo :  Thierry Didier Kuicheu

 

J’ai été saisie par le sourire de ces enfants innocents , qui n’ont pas demandé à devenir des cibles dans des conflits armés et autre revendications de toutes natures. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Mon moment préféré de la visite : lorsque j’ai enfin pu prendre cette petite en photos. Elle s’appelle Nora, elle a 8 ans et est en cours préparatoires. Sa mine m’a rendue folle d’elle et je l’ai suppliée jusqu’à ce qu’elle accepte que je la photographie. Pour elle, je retournerai dans ce site. Je m’en fais la promesse. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

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Article : Lorsque la mort du voisin nous interpelle
Billets
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18 avril 2018

Lorsque la mort du voisin nous interpelle

La mort est une chose qui nous interpelle au plus haut point. On se sent toujours meurtri après la mort d’un proche, quelqu’un qui partageait notre vie, nos moments privilégiés. Cependant, on peut se surprendre à pleurer la mort d’une personne qu’on ne portait pas spécialement dans son cœur.

Récemment, alors que je m’apprêtais à faire une lessive vieille de plusieurs jours, Nadège, ma voisine et amie,  m’annonce la mort de notre voisin Yves dit « Tintin ». Une mort qui m’aurait normalement laissée indifférente, au regard du comportement social de cet homme.

Tintin, un homme lamentablement exécrable

Yves avait été surnommé « tintin » à cause de son hyperactivité lorsqu’il était enfant, en référence au célèbre dessin animé. En grandissant, il s’est intéressé aux arts martiaux et au culturisme. Son corps sculpté par la pratique sportive lui a permis de travailler pour la mairie où il était chargé de faire déguerpir les populations installées dans des zones à risque.

Personne n’osait lui tenir tête au quartier. Il s’est alors vu surnommer le « démonteur » un jour où il avait copieusement tabassé un homme qui tournait autour de sa femme. Tout le monde l’avait mis en quarantaine, tel un malade contagieux. Une situation qui le laissait de marbre. Il traversait les rues du quartier de son enfance sans dire le moindre « bonjour » à personne.

Lorsque la mort interpelle son sujet avant de frapper

Yves a été malade pendant près de deux mois. Le premier mois, son attitude changeait et nous nous interrogions. Il s’arrêtait en passant, faisait un signe de la main, demandait des nouvelles de ceux qu’il n’avait pas vus depuis. Il parlait désormais avec une douceur surprenante et conseillait les enfants du quartier. Nous avions compris que quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Nous voyions qu’il cherchait délibérément à renouer avec toutes les personnes qu’il avait blessées par le passé.

Durant le deuxième mois de maladie, il était devenu généreux. Il offrait systématiquement à boire (oui, chez nous, si tu veux rendre quelqu’un heureux, donne-lui des bières à boire !) dès qu’il voyait regroupés plusieurs voisins du quartier. Comme qui dirait, il essayait d’arranger son deuil. Vous avez bien lu. Il avait pris conscience du fait que la mort rôdait et voulait s’assurer qu’il sera pleuré de la plus belle des manières. Et il a réussi son coup. Nous l’avons pleuré.

La mort ne se soucie point des cœurs meurtris et des vies brisées

A l’annonce de la mort de Tintin, je me suis sentie irrésistiblement attirée vers son domicile. J’ai abandonné lessive et vaisselle pour aller consoler sa veuve, une dame gentille qui est tombée amoureuse d’un homme … (mon clavier a planté. Bon, je continue de rédiger mon article.) Je ne cessais de me demander : « et si c’était moi ? », « et si ça m’arrivait à moi ? »

Yves est décédé à 40 ans, en laissant cinq enfants, dont les 2 derniers ont 21 mois et 6 mois. La nouvelle Madame Tintin, arrivée il y a juste 3 ans le sauver de la solitude de son divorce, se retrouve veuve. Une femme dynamique qui a laissé tomber son boulot pour donner naissance à leurs deux enfants de 21 et 6 mois aujourd’hui.

Il y a 3 ans, nous avions eu du mal à nous habituer à elle, nous rappelant tout le temps la manière brute avec laquelle Yves avait fait partir son ancienne épouse, celle avec qui nous papotions à nos heures libres. Peu à peu, nous avions découvert une femme douce, jusqu’à reconnaître qu’elle avait amélioré la vie de son mari et des enfants de celui-ci.

Aujourd’hui meurtrie par la disparition de son mari, elle me raconte d’un ton désespéré ses dernières heures. La savoir brisée me fait mal. Je ne peux m’empêcher de me mettre à sa place.

J’ai pleuré Tintin, malgré moi. Mais, j’ai beaucoup pleuré.

Et si ça m’arrivait à moi ?

Un bébé et …à peine on s’est remise, un 2ème bébé… Pendant qu’on échange sur les derniers jours de Tintin, je constate que le bébé de 6 mois cherche de sa main le visage de sa mère. Je ne réalise pas tout de suite. Je n’ose surtout pas demander. Elle me le dit gentiment. Son bébé est aveugle depuis la naissance. Elle avait justement besoin d’argent pour le faire opérer. « C’est la maladie de Yves qui a fini l’argent que je comptais utiliser pour opérer l’enfant » : me dit-elle, en laissant couler une larme supplémentaire. En ce moment, je ne peux m’empêcher de me demander comment il a pu mourir en laissant son fils ainsi. Quel égoïsme de sa part d’avoir choisi de fuir ses problèmes au lieu de les résoudre !!! Sérieux, ce type a abandonné son épouse et ses enfants.

Je le détestais, mais il n’aurait pas du mourir

Tintin ne m’avait jamais dit le moindre mot, en 6 ans de voisinage. Mais il était un bon père, qui faisait des envieux. Il choyait tellement son unique fille de 5 ans que je me demande si elle va lui survivre. Je contiens à peine mes larmes devant les « papa est vraiment mort ? » de son fils aîné de 15 ans, s’adressant à leur oncle. Les « je veux voir papa » du cadet de 10 ans, m’obligent à me refugier derrière un des nombreux bâtiments de la demeure familiale, afin de laisser s’écraser sur ma joue une larme aussi grosse que la douleur que je ressens.

Notre voisin Bernard a aussi pleuré, lui qui est le plus pragmatique d’entre nous, toujours à nous rappeler que la mort existe et que nous devons apprendre à l’accepter. (Je vous parlerai de lui en détails un jour). Nous avons tous crié sur notre voisin Joseph qui a osé emmener le petit de 10 ans voir le cadavre de son père. Il s’est excusé en pleurant : « il ne m’a pas laissé le choix. Je n’ai pas pu le lui refuser. »

Au final, pourquoi ai-je si mal pour cet homme qui détestait tout le monde ?

Veuve Tintin a 33 ans. Elle a eu 2 enfants en 3 ans. J’ai 33 ans. J’ai eu 2 enfants en 3 ans. Tintin avait 40 ans et était robuste. Mon mari a 40 ans et est robuste. Comment puis-je ne pas m’identifier à cette femme que je ne côtoyais que depuis 3 ans ? Comment m’empêcher de penser que … NON ! Que ferais-je à sa place ? Survivrais-je à une mort prématurée de mon conjoint tant aimé ?

Finalement, j’ai arrêté d’y penser et de profiter des bons moments en famille. Cependant, mes émotions resurgissent de temps en temps car j’assiste, impuissante, à la souffrance de Veuve Tintin. Oui, je vous l’avoue, je préfère ne plus chercher à connaître son prénom. Je retiens qu’elle a vu sa vie gâchée par Tintin, cet homme que personne n’affectionnait.

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Article : Mère au foyer et veuvage : savoir  choisir son « laveur » du vivant de son mari
Billets
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15 janvier 2018

Mère au foyer et veuvage : savoir choisir son « laveur » du vivant de son mari

Le lévirat, cette  pratique ancestrale aussi vieille que le monde – qui avait été pensée pour assurer la continuité du nom du défunt et le cas échéant, assurer aussi un avenir à la descendance du membre de la famille décédé – continue d’avoir droit de cité autour de nous. Avant, il s’agissait surtout pour la famille du défunt d’imposer à la veuve une ligne de conduite à suivre scrupuleusement, sous peine d’être abandonnée. Pour la femme ayant perdu son mari, le lévirat consistait à continuer simplement à vivre mais avec le frère du défunt, afin de s’assurer que ses enfants orphelins seront bien pris en charge. Il ne s’agissait pas d’un nouveau mariage, mais juste de la continuité de la vie du défunt. La veuve était alors parfois contrainte de faire des enfants avec son nouveau mari si elle ne voulait pas être laissée pour compte.

Au Cameroun, on appelle ça le « lavage » 

Au Cameroun, on parle de « lavage » pour nommer le premier acte sexuel avec le frère du défunt. Le « lavage » est sensé purifier la veuve et rompre le lien avec son époux décédé. Cette pratique a souvent dégoûté les femmes, mais les hommes, eux, préfèrent que la femme « reste dans la famille » après leur mort : vaut mieux la savoir avec le frère qu’avec des inconnus. On ne l’a quand-même pas doté pour rien.

Aujourd’hui, après tous les discours et les combats autour de l’égalité entre les genres, du travail de la femme et de son indépendance financière, les femmes refusent de plus en plus de subir le lévirat. Elles sont désormais à même d’assurer l’avenir de leur progéniture après la mort de leur époux. Néanmoins, une catégorie de femmes restent dans l’expectative : les mères au foyer.

Les mères au foyer acceptent d’être « lavées »

Nous sommes bien d’accord sur le fait que le travail de la femme implique des charges que leur salaire ne peut bien souvent pas supporter : nounous, répétiteurs, ménagères, etc. (Cela pose d’ailleurs la question de l’éducation des femmes et des postes à responsabilité – et donc à haut salaire- qu’elles pourraient occuper en travaillant, mais bon, ceci est encore un autre affaire…). Le coût des charges, c’est donc la raison pour laquelle de nombreuses femmes sont contraintes de rester à la maison pour garder leurs enfants et gérer l’entretien de la maison. Par conséquent, financièrement, elles sont totalement dépendantes et ne peuvent compter que sur leur mari. Mais alors, dans ce cas, qu’advient-il de la famille lorsque le mari décède à la fleur de l’âge ? La mère au foyer a-t-elle le pouvoir de refuser de coucher avec son beau-frère, en échange d’obtenir de l’argent pour l’entretien de ses enfants ? La plupart des mères au foyer pensent que NON. Pour beaucoup, elles ne se disent pas qu’elles doivent désormais chercher un travail pour subvenir aux charges de leurs progénitures. Elles pensent simplement que coucher et épouser le beau-frère sera le meilleur moyen de s’en sortir. Elles développent même des stratégies du vivant du mari pour s’assurer les faveurs du beau-frère préféré parmi tous les beaux-frères ; quitte à subir, autant subir le moins possible !

de l’idée de voir en un beau-frère un super héros qui va sauver la veuve d’une souffrance certaine

 

Commencer par cibler son futur « laveur » parmi les beaux-frères

Même si la belle-famille donne du fil à retordre, on ne déteste jamais tout le monde. Il y a des préférés. La jeune mère au foyer prend toujours le temps d’étudier les comportements de ses beaux-frères afin de trouver celui qui sera le plus à même de la « laver » à la mort de son mari. On va alors l’entendre critiquer tel beau-frère parce qu’il boit beaucoup et valoriser tel autre parce qu’il est respectueux. En temps normal, elle n’en aurait rien à foutre… Mais là, l’œil averti comprend qu’elle tombe peu à peu amoureuse de son futur « laveur ». Il va peu à peu devenir son confident. C’est vers lui qu’elle se tournera pour se plaindre des mauvais agissements de son mari. Elle le défendra, y compris dans les conflits avec son épouse à lui. Elle le respectera plus que tous les autres beaux-frères réunis. Il sera désormais le seul à pouvoir la calmer quand elle se mettra en colère.

Chouchouter son futur « laveur » au maximum pour lui plaire

La mère au foyer est forcément très tendre avec celui qui deviendra son homme après la mort de son mari. Elle lui prépare régulièrement des mets succulents, au point de rendre jalouse son épouse à lui ! Elle se souvient des anniversaires et de tous les événements marquants de la vie de son futur « laveur » : naissances, mariage, avancements professionnels… Elle le visite souvent mais l’époux encore vivant n’a rien à dire. Il a déjà compris que sa femme est amoureuse de son frère, mais il vaut mieux qu’elle « reste dans la famille ». Toujours pareil : vaut mieux la savoir avec le frère qu’avec des inconnus.

Le beau-frère le plus aimé et chouchouté sera du coup le plus présent lors des obsèques du mari. Il se couchera le dernier et se réveillera le premier, afin de s’assurer que tout le monde est à son aise. Il installera les tentes, attachera les bâches pour mettre les gens à l’abri des intempéries… C’est tout naturellement que la première relation sexuelle avec la veuve aura lieu pendant les obsèques du mari.

deux êtres proches finissent par être fusionnels
crédit photo : senenews.com

 

Le kongossa sur l’après-mort du mari

Pour connaître les petites histoires, il suffit de tendre l’oreille et d’écouter les mères au foyer faire des supputations sur ce qui se passera après la mort de leurs maris :

« Ma sœur, je vais refuser que mon beau-frère me lave, que je compte sur quoi ? »

« Mon beau-frère ci est très gentil. Il est très différent de son frère. C’est lui qui va me laver à la mort de mon mari ! »

Certaines mères au foyer vont bien plus loin en entretenant déjà une relation extraconjugale avec le beau-frère. Je ne parle pas, bien sûr, de la possibilité qu’il y a de tomber amoureuse du simple

fait du rapprochement. Je parle de lui donner simplement ce qui lui reviendra de toute façon. Pourquoi résister même ? C’est aussi sa part !

Vous vous demandez, je le sais, « et si elle meurt avant son mari ? ». Eh bien, le mari la pleurera tout en sachant qu’il n’est pas le seul à souffrir de sa disparition. Son frère et lui se regarderont en se disant qu’ils ont tous les deux perdu un être cher.

 

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Article : Le jour où j’ai décidé de donner du sang
Billets
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1 décembre 2017

Le jour où j’ai décidé de donner du sang

Le don du sang a toujours été pour moi une des meilleures actions qui soient. C’est vrai qu’on est loin du don d’organes, mais on s’en rapproche par l’intention.

Qu’on ait l’habitude d’être taxé de con, d’hypocrite ou d’égoïste, il arrive des fois qu’on ressente un fort besoin de faire une bonne action. Dans la vie, je l’avoue, je suis plus « argent », « argent » et « argent ». Tout ce qui ne fait pas entrer de l’argent me laisse généralement indifférente. Cependant, il y a quelque temps, j’ai été frappée par l’appel à l’aide d’un ami sur les réseaux sociaux. Sa nièce de 4 ans est atteinte d’un cancer du sang.  On a besoin de donneurs du groupe 0+ pour la traiter. Je me suis tout de suite dit que c’était l’occasion de faire une bonne action.

J’ai passé l’une des journées les plus mémorables de ma vie

J’ai fait la connaissance  d’Olivier, dont la nièce est malade. A son regard, il s’est sûrement demandé : « la mère-ci est sortie de l’Internet pour venir donner du sang pour ma nièce ? ». Il avait rendez-vous avec quatre donneurs ce matin-là et avait pris la peine d’acheter 4 boites de 350 ml de lait concentré sucré, pour l’après don de sang.

J’ai fait la connaissance de la tante d’Olivier, une femme raffinée, d’un français limpide (bah, ce n’est pas de ma faute si  j’ai été subjuguée par son parler). Dans ses yeux sous ses lunettes claires, on pouvait lire la tristesse de savoir sa petite fille malade. Elle m’a expliqué avec une aisance déconcertante la forme de cancer dont il s’agit. Elle se demandait surtout ce qu’elle fera lorsqu’elle aura épuisé son capital « amis et connaissances », et qu’il faudra payer les donneurs pour continuer de traiter la pauvre enfant.

J’ai rencontré Armel, jeune homme excentrique, pédant, si sûr de lui que je n’ai fait l’effort de retenir son prénom que pour écrire ce billet (oui, c’est vrai que je pouvais en changer, mais je vous aime trop pour vous tromper). C’était un autre donneur 0+ qui a répondu à l’appel  de la famille via les réseaux sociaux, comme moi. Il a brillamment donné son sang et s’apprêtait à filmer sa poche de 450 ml de sang lorsque l’infirmière lui a dit qu’il ne devait pas faire l’amour pendant 3 jours. Les 5 minutes qui ont suivi m’ont paru 5 heures.  Le jeune est entré dans une colère bizarre en disant au personnel de l’hôpital que sa vie venait d’être gâchée avec ce don de sang. Il est finalement parti sans boire le lait prévu pour lui. J’ai juste souri et pensé « pas grave, mon chou ! Je vais boire ta boite de lait, en plus de la mienne. »

J’ai rencontré Ulrich, cousin de la fillette malade, venu donner son sang. Un garçon des plus adorables. Très calme. Beaucoup trop calme. Pendant que son sang était prélevé, il a un coup de chaud du à une salle étroite et la chemise jeans qu’il portait. L’infirmière l’a interprété comme un malaise et s’est mise à lui poser mille et une questions : « comment te sens-tu ? Pourquoi tu paniques ? C’est ton 1er don de sang ?… ». Ulrich à son tour a interprété la réaction de l’infirmière comme la preuve que quelque chose n’allait vraiment pas et que c’était visible juste à le regarder. Il s’est retrouvé en état de choc dès la fin du prélèvement et on a du le soutenir pour l’allonger et poser les  pieds sur le mûr. Le gars a eu droit au lait, plus un litre de jus pour reprendre des forces.

Quelque chose me dit que vous êtes pressés de savoir si j’ai bu ma boite de lait. Patience, mes choux !

Un moment spécial de cette journée, l’entretien avant le don de sang.

On est soumis à un entretien  avant d’être déclaré apte à donner de son sang.

 

Avant le don de sang, on doit remplir un formulaire (ce qui est logique). Ce que j’ai trouvé bizarre ce sont les questions auxquelles on est appelé à répondre : « durant les 12 derniers mois, avez-vous eu un rapport sexuel anal ou oral ? » Je ne comprends toujours pas ce que cette question faisait là. « Quelle est votre religion ? » On a le choix entre les lettres C pour catholique, P pour protestant, M pour musulman, A pour animiste. J’ai gentiment répondu « aucune religion ». A la question de savoir pourquoi je dis que je n’ai aucune religion, alors qu’il suffisait d’entourer l’une des lettres proposées, j’ai répondu que je ne voyais pas de lettres pour les religions juive et bouddhiste, et que ma religion se trouvait parmi ces deux là.

« je vois que vous êtes une rebelle », m’a-t-elle lancé.

La dame m’a posé des tas d’autres questions sur mon état de santé et a marqué mon formulaire d’un OK. J’ai été déclarée apte à donner du sang. Imaginez ma joie à ce moment là ! J’ai de suite été invitée à rejoindre la salle de prélèvement, à m’asseoir convenablement et à me détendre au maximum.

Le moment le plus bizarre de la journée : la tentative de prélèvement du sang

La dame qui devait effectuer le prélèvement s’est assise en face de moi. Elle observe mes bras d’un air étonné. Elle m’a fait un garrot dans l’avant-bras gauche, a observé mon bras, a défait le garrot. Elle s’est mise à marmonner des choses. J’ai pressenti alors qu’il y avait un souci. La dame répond alors à mon regard interrogatif : « la mère-ci, tu as laissé tes veines à la maison ou quoi ? Je ne les vois pas là. »

Je suis venue donner du sang. Je ne dois pas rentrer avec ce sang. Non.

La dame a utilisé donc  la bonne vieille technique pour faire apparaître des veines, ou une seule veine : taper le bras avec la paume de la main. Sauf qu’elle s’est enragée sur mon bras à force de le taper et de ne malheureusement pas  voir apparaître des veines. Et soudain, une veine. Elle a tenté une piqure. Cependant, la coulée sanguine était si lente que le prélèvement a été interrompu. Après quoi, aucune autre veine n’a osé se montrer

Qui saurait dire qui de l’infirmière et de moi était la plus déçue ?

Je me suis sentie nulle de ne pas pouvoir donner du sang à la petite. A ma grande surprise, Olivier, dont la nièce est malade, a essayé de me remonter le moral. Il a même tenu à m’offrir la boite de lait qui m’était destinée. Ce que j’ai refusé. Je suis indigne de boire ce lait, lui ai-je répondu.

Maintenant que j’y repense, mon égo a pris un si gros coup parce que depuis des années je n’ai cessé de rappeler à qui voulait l’entendre que j’étais du groupe sanguin 0+ et que je pouvais donner du sang à toutes les personnes de rhésus positif.  Je n’imagine même plus la taille de mon égo si j’étais donneur universel.

Je suis 0+, mais je ne peux aider personne. Qui m’aiderait donc en cas de besoin ? Aurai-je ne serait-ce le courage de solliciter de l’aide le moment venu ?

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Auteur·e

L'auteur: Mireille Flore Chandeup
Juriste conseil à son propre compte, elle écrit à ses heures perdues. Elle est ici pour présenter la vie et ses vicissitudes du point de vue d'une mère au foyer. Le saviez-vous, qu'une mère au foyer voit des problèmes où personne ne les voit et n'en voit pas où tout les monde les voit? Venez, elle va vous l'expliquer en profondeur!

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