Mireille Flore Chandeup

Visite du site des réfugiés de Gado-Badzere, à l’Est-Cameroun

Tous les 19 août, la communauté internationale  célèbre la journée de l’aide humanitaire qui est le moyen de rappeler aux acteurs de guerres et conflits que les acteurs humanitaires et les civils ne sont pas une cible. Pour marquer le coup au Cameroun, des volontaires du haut commissariat des nations unies pour les réfugiés, accompagnés de plusieurs associations de relais communautaire et des blogueurs de l’association des blogueurs du Cameroun, dont Thierry Didier Kuicheu et moi, ont visité le site des réfugiés centrafricains de Gado-Badzere à l’Est-Cameroun, à environ 800 km de Bangui, capitale centrafricaine. Question de rappeler à tous la situation dans la quelle ils se trouvent parce qu’ils ont été pris pour cible dans leur pays.

C’est un site accueillant près de 25000 âmes qui ont fui la guerre et rêvent pour la plupart de rentrer chez eux. Sauf qu’on ne peut dire si le retour est possible.Les acteurs humanitaires et l’Etat du Cameroun (qui a donné les terres qui accueillent ces personnes meurtries), se déploient sur le terrain avec les moyens à leur disposition.

Les donateurs se font moins nombreux. D’autres régions du pays ont besoin de secours (extrême-nord, nord-ouest, sud-ouest…) Après avoir discuté avec quelques réfugiés, je suis ravie de constater que le fait d’être assistés ne les réjouit pas. Les hommes, chefs de famille, ont perdu leur autorité devant leurs familles. Ils reconnaissent qu’il est préférable qu’on leur apprenne aussi à pêcher, afin que leur autonomisation leur permette enfin de subvenir eux-mêmes aux besoins de leurs familles.

Les plus à remercier ce sont les populations hôtes. Accepter de céder des parcelles de leurs terres, se manager pour faire de la place à ceux qui sont dans le besoin, sont des actes louables.

Je vous raconte cette visite en photos dont voici des morceaux choisis pour vous.

Je suis très vite marquée par la capacité de déploiement des volontaires pour venir en aide à ces personnes désœuvrées. Leur force inspire en action. Crédit photo : Mireille flore Chandeup

 

Ces volontaires qui font parler leur slogan : « Nous sommes l’inspiration en action ». Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Cette volontaire se prénomme Cécile. Elle a créé une association dénommée « JADD (jeunes en action pour le développement durable) ». Elle est sur tous les fronts. Elle explique les 17 Objectifs de développement Durable » mieux que quiconque, de façon terre à terre. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Fadimata, cette volontaire assez proche des réfugiés centrafricains (culture, religion) pour les mettre en confiance. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Berthe Biloa, cette volontaire qui a tout quitté à Yaoundé où elle a fait des études, pour aller s’installer à Batouri, dans l’Est-Cameroun, afin d’être plus proche du terrain. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Des agents de relais communautaire. ils permettent de toucher le plus grand nombre de réfugiés. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Des acteurs humanitaires. Ils donnent de leur temps pour venir en aide aux réfugiés. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Ce sourire, celui du service rendu aux populations en situation de crise. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Cet acteur humanitaire qui a répondu à la campagne #NotATarget de la journée de l’aide humanitaire du 19 août . Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

La jeunesse de cette actrice humanitaire m’a marquée. Je me suis demandée si elle avait une vie, sa vie. Elle m’a dit qu’aider les populations dans le besoin était sa vie. Crédit photo : Mireille Flore Chandeup

 

Il y a eu cette Dame, Ouba, et deux de ses filles. Son histoire de battante est une inspiration pour toute personne dans la même situation, ou pas. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Il y a eu cette autre dame. Je n’ai pas pu échanger avec elle, car elle ne s’exprimait qu’en Sango, sa langue. Elle m’a juste permis de la prendre en photo, dans toute sa timidité et la souffrance qu’on pouvait lire dans son regard. Elle tenait dans sa main droite son document d’enregistrement. C’est ce document que les réfugiés doivent présenter pour se faire attribuer un numéro sur ticket. Ce ticket leur permet de retirer des kits de survie auprès de la croix-rouge Cameroun qui s’occupe de la distribution. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

J’y ai rencontré Félix Aimé Joky. Il supervisait les distributions de kits de survie. Je ne l’ai pas reconnu sur le coup, mais nous avons tous les 2 étudié le droit à l’université de Douala, Promotion 2004. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Un lot de nattes qui allaient être distribuées le jour même par l’équipe de Félix. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Des nattes, moustiquaires, savons et jerrycans étalés pour la distribution. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Les réfugiés se font enregistrer pour recevoir des kits de survie. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

En rang pour recevoir des kits de survie. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Ces dames sont des réfugiés centrafricaines qui travaillent avec la croix-rouge Cameroun lors des distributions de vivres et non vivres aux leurs. Elles sont un excellent moyen de communication entre les réfugiés et les agents communautaires. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

J’ai été interpellée par une Dame centrafricaine qui me présente à celle-ci (en foulard), en me disant que nous nous ressemblons. Un beau moment de fou rire. Crédit photo :  Thierry Didier Kuicheu

 

J’ai été saisie par le sourire de ces enfants innocents , qui n’ont pas demandé à devenir des cibles dans des conflits armés et autre revendications de toutes natures. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 

Mon moment préféré de la visite : lorsque j’ai enfin pu prendre cette petite en photos. Elle s’appelle Nora, elle a 8 ans et est en cours préparatoires. Sa mine m’a rendue folle d’elle et je l’ai suppliée jusqu’à ce qu’elle accepte que je la photographie. Pour elle, je retournerai dans ce site. Je m’en fais la promesse. Crédit photo :  Mireille Flore Chandeup

 


Lorsque la mort du voisin nous interpelle

La mort est une chose qui nous interpelle au plus haut point. On se sent toujours meurtri après la mort d’un proche, quelqu’un qui partageait notre vie, nos moments privilégiés. Cependant, on peut se surprendre à pleurer la mort d’une personne qu’on ne portait pas spécialement dans son cœur.

Récemment, alors que je m’apprêtais à faire une lessive vieille de plusieurs jours, Nadège, ma voisine et amie,  m’annonce la mort de notre voisin Yves dit « Tintin ». Une mort qui m’aurait normalement laissée indifférente, au regard du comportement social de cet homme.

Tintin, un homme lamentablement exécrable

Yves avait été surnommé « tintin » à cause de son hyperactivité lorsqu’il était enfant, en référence au célèbre dessin animé. En grandissant, il s’est intéressé aux arts martiaux et au culturisme. Son corps sculpté par la pratique sportive lui a permis de travailler pour la mairie où il était chargé de faire déguerpir les populations installées dans des zones à risque.

Personne n’osait lui tenir tête au quartier. Il s’est alors vu surnommer le « démonteur » un jour où il avait copieusement tabassé un homme qui tournait autour de sa femme. Tout le monde l’avait mis en quarantaine, tel un malade contagieux. Une situation qui le laissait de marbre. Il traversait les rues du quartier de son enfance sans dire le moindre « bonjour » à personne.

Lorsque la mort interpelle son sujet avant de frapper

Yves a été malade pendant près de deux mois. Le premier mois, son attitude changeait et nous nous interrogions. Il s’arrêtait en passant, faisait un signe de la main, demandait des nouvelles de ceux qu’il n’avait pas vus depuis. Il parlait désormais avec une douceur surprenante et conseillait les enfants du quartier. Nous avions compris que quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Nous voyions qu’il cherchait délibérément à renouer avec toutes les personnes qu’il avait blessées par le passé.

Durant le deuxième mois de maladie, il était devenu généreux. Il offrait systématiquement à boire (oui, chez nous, si tu veux rendre quelqu’un heureux, donne-lui des bières à boire !) dès qu’il voyait regroupés plusieurs voisins du quartier. Comme qui dirait, il essayait d’arranger son deuil. Vous avez bien lu. Il avait pris conscience du fait que la mort rôdait et voulait s’assurer qu’il sera pleuré de la plus belle des manières. Et il a réussi son coup. Nous l’avons pleuré.

La mort ne se soucie point des cœurs meurtris et des vies brisées

A l’annonce de la mort de Tintin, je me suis sentie irrésistiblement attirée vers son domicile. J’ai abandonné lessive et vaisselle pour aller consoler sa veuve, une dame gentille qui est tombée amoureuse d’un homme … (mon clavier a planté. Bon, je continue de rédiger mon article.) Je ne cessais de me demander : « et si c’était moi ? », « et si ça m’arrivait à moi ? »

Yves est décédé à 40 ans, en laissant cinq enfants, dont les 2 derniers ont 21 mois et 6 mois. La nouvelle Madame Tintin, arrivée il y a juste 3 ans le sauver de la solitude de son divorce, se retrouve veuve. Une femme dynamique qui a laissé tomber son boulot pour donner naissance à leurs deux enfants de 21 et 6 mois aujourd’hui.

Il y a 3 ans, nous avions eu du mal à nous habituer à elle, nous rappelant tout le temps la manière brute avec laquelle Yves avait fait partir son ancienne épouse, celle avec qui nous papotions à nos heures libres. Peu à peu, nous avions découvert une femme douce, jusqu’à reconnaître qu’elle avait amélioré la vie de son mari et des enfants de celui-ci.

Aujourd’hui meurtrie par la disparition de son mari, elle me raconte d’un ton désespéré ses dernières heures. La savoir brisée me fait mal. Je ne peux m’empêcher de me mettre à sa place.

J’ai pleuré Tintin, malgré moi. Mais, j’ai beaucoup pleuré.

Et si ça m’arrivait à moi ?

Un bébé et …à peine on s’est remise, un 2ème bébé… Pendant qu’on échange sur les derniers jours de Tintin, je constate que le bébé de 6 mois cherche de sa main le visage de sa mère. Je ne réalise pas tout de suite. Je n’ose surtout pas demander. Elle me le dit gentiment. Son bébé est aveugle depuis la naissance. Elle avait justement besoin d’argent pour le faire opérer. « C’est la maladie de Yves qui a fini l’argent que je comptais utiliser pour opérer l’enfant » : me dit-elle, en laissant couler une larme supplémentaire. En ce moment, je ne peux m’empêcher de me demander comment il a pu mourir en laissant son fils ainsi. Quel égoïsme de sa part d’avoir choisi de fuir ses problèmes au lieu de les résoudre !!! Sérieux, ce type a abandonné son épouse et ses enfants.

Je le détestais, mais il n’aurait pas du mourir

Tintin ne m’avait jamais dit le moindre mot, en 6 ans de voisinage. Mais il était un bon père, qui faisait des envieux. Il choyait tellement son unique fille de 5 ans que je me demande si elle va lui survivre. Je contiens à peine mes larmes devant les « papa est vraiment mort ? » de son fils aîné de 15 ans, s’adressant à leur oncle. Les « je veux voir papa » du cadet de 10 ans, m’obligent à me refugier derrière un des nombreux bâtiments de la demeure familiale, afin de laisser s’écraser sur ma joue une larme aussi grosse que la douleur que je ressens.

Notre voisin Bernard a aussi pleuré, lui qui est le plus pragmatique d’entre nous, toujours à nous rappeler que la mort existe et que nous devons apprendre à l’accepter. (Je vous parlerai de lui en détails un jour). Nous avons tous crié sur notre voisin Joseph qui a osé emmener le petit de 10 ans voir le cadavre de son père. Il s’est excusé en pleurant : « il ne m’a pas laissé le choix. Je n’ai pas pu le lui refuser. »

Au final, pourquoi ai-je si mal pour cet homme qui détestait tout le monde ?

Veuve Tintin a 33 ans. Elle a eu 2 enfants en 3 ans. J’ai 33 ans. J’ai eu 2 enfants en 3 ans. Tintin avait 40 ans et était robuste. Mon mari a 40 ans et est robuste. Comment puis-je ne pas m’identifier à cette femme que je ne côtoyais que depuis 3 ans ? Comment m’empêcher de penser que … NON ! Que ferais-je à sa place ? Survivrais-je à une mort prématurée de mon conjoint tant aimé ?

Finalement, j’ai arrêté d’y penser et de profiter des bons moments en famille. Cependant, mes émotions resurgissent de temps en temps car j’assiste, impuissante, à la souffrance de Veuve Tintin. Oui, je vous l’avoue, je préfère ne plus chercher à connaître son prénom. Je retiens qu’elle a vu sa vie gâchée par Tintin, cet homme que personne n’affectionnait.


Mère au foyer et veuvage : savoir choisir son « laveur » du vivant de son mari

Le lévirat, cette  pratique ancestrale aussi vieille que le monde – qui avait été pensée pour assurer la continuité du nom du défunt et le cas échéant, assurer aussi un avenir à la descendance du membre de la famille décédé – continue d’avoir droit de cité autour de nous. Avant, il s’agissait surtout pour la famille du défunt d’imposer à la veuve une ligne de conduite à suivre scrupuleusement, sous peine d’être abandonnée. Pour la femme ayant perdu son mari, le lévirat consistait à continuer simplement à vivre mais avec le frère du défunt, afin de s’assurer que ses enfants orphelins seront bien pris en charge. Il ne s’agissait pas d’un nouveau mariage, mais juste de la continuité de la vie du défunt. La veuve était alors parfois contrainte de faire des enfants avec son nouveau mari si elle ne voulait pas être laissée pour compte.

Au Cameroun, on appelle ça le « lavage » 

Au Cameroun, on parle de « lavage » pour nommer le premier acte sexuel avec le frère du défunt. Le « lavage » est sensé purifier la veuve et rompre le lien avec son époux décédé. Cette pratique a souvent dégoûté les femmes, mais les hommes, eux, préfèrent que la femme « reste dans la famille » après leur mort : vaut mieux la savoir avec le frère qu’avec des inconnus. On ne l’a quand-même pas doté pour rien.

Aujourd’hui, après tous les discours et les combats autour de l’égalité entre les genres, du travail de la femme et de son indépendance financière, les femmes refusent de plus en plus de subir le lévirat. Elles sont désormais à même d’assurer l’avenir de leur progéniture après la mort de leur époux. Néanmoins, une catégorie de femmes restent dans l’expectative : les mères au foyer.

Les mères au foyer acceptent d’être « lavées »

Nous sommes bien d’accord sur le fait que le travail de la femme implique des charges que leur salaire ne peut bien souvent pas supporter : nounous, répétiteurs, ménagères, etc. (Cela pose d’ailleurs la question de l’éducation des femmes et des postes à responsabilité – et donc à haut salaire- qu’elles pourraient occuper en travaillant, mais bon, ceci est encore un autre affaire…). Le coût des charges, c’est donc la raison pour laquelle de nombreuses femmes sont contraintes de rester à la maison pour garder leurs enfants et gérer l’entretien de la maison. Par conséquent, financièrement, elles sont totalement dépendantes et ne peuvent compter que sur leur mari. Mais alors, dans ce cas, qu’advient-il de la famille lorsque le mari décède à la fleur de l’âge ? La mère au foyer a-t-elle le pouvoir de refuser de coucher avec son beau-frère, en échange d’obtenir de l’argent pour l’entretien de ses enfants ? La plupart des mères au foyer pensent que NON. Pour beaucoup, elles ne se disent pas qu’elles doivent désormais chercher un travail pour subvenir aux charges de leurs progénitures. Elles pensent simplement que coucher et épouser le beau-frère sera le meilleur moyen de s’en sortir. Elles développent même des stratégies du vivant du mari pour s’assurer les faveurs du beau-frère préféré parmi tous les beaux-frères ; quitte à subir, autant subir le moins possible !

de l’idée de voir en un beau-frère un super héros qui va sauver la veuve d’une souffrance certaine

 

Commencer par cibler son futur « laveur » parmi les beaux-frères

Même si la belle-famille donne du fil à retordre, on ne déteste jamais tout le monde. Il y a des préférés. La jeune mère au foyer prend toujours le temps d’étudier les comportements de ses beaux-frères afin de trouver celui qui sera le plus à même de la « laver » à la mort de son mari. On va alors l’entendre critiquer tel beau-frère parce qu’il boit beaucoup et valoriser tel autre parce qu’il est respectueux. En temps normal, elle n’en aurait rien à foutre… Mais là, l’œil averti comprend qu’elle tombe peu à peu amoureuse de son futur « laveur ». Il va peu à peu devenir son confident. C’est vers lui qu’elle se tournera pour se plaindre des mauvais agissements de son mari. Elle le défendra, y compris dans les conflits avec son épouse à lui. Elle le respectera plus que tous les autres beaux-frères réunis. Il sera désormais le seul à pouvoir la calmer quand elle se mettra en colère.

Chouchouter son futur « laveur » au maximum pour lui plaire

La mère au foyer est forcément très tendre avec celui qui deviendra son homme après la mort de son mari. Elle lui prépare régulièrement des mets succulents, au point de rendre jalouse son épouse à lui ! Elle se souvient des anniversaires et de tous les événements marquants de la vie de son futur « laveur » : naissances, mariage, avancements professionnels… Elle le visite souvent mais l’époux encore vivant n’a rien à dire. Il a déjà compris que sa femme est amoureuse de son frère, mais il vaut mieux qu’elle « reste dans la famille ». Toujours pareil : vaut mieux la savoir avec le frère qu’avec des inconnus.

Le beau-frère le plus aimé et chouchouté sera du coup le plus présent lors des obsèques du mari. Il se couchera le dernier et se réveillera le premier, afin de s’assurer que tout le monde est à son aise. Il installera les tentes, attachera les bâches pour mettre les gens à l’abri des intempéries… C’est tout naturellement que la première relation sexuelle avec la veuve aura lieu pendant les obsèques du mari.

deux êtres proches finissent par être fusionnels
crédit photo : senenews.com

 

Le kongossa sur l’après-mort du mari

Pour connaître les petites histoires, il suffit de tendre l’oreille et d’écouter les mères au foyer faire des supputations sur ce qui se passera après la mort de leurs maris :

« Ma sœur, je vais refuser que mon beau-frère me lave, que je compte sur quoi ? »

« Mon beau-frère ci est très gentil. Il est très différent de son frère. C’est lui qui va me laver à la mort de mon mari ! »

Certaines mères au foyer vont bien plus loin en entretenant déjà une relation extraconjugale avec le beau-frère. Je ne parle pas, bien sûr, de la possibilité qu’il y a de tomber amoureuse du simple

fait du rapprochement. Je parle de lui donner simplement ce qui lui reviendra de toute façon. Pourquoi résister même ? C’est aussi sa part !

Vous vous demandez, je le sais, « et si elle meurt avant son mari ? ». Eh bien, le mari la pleurera tout en sachant qu’il n’est pas le seul à souffrir de sa disparition. Son frère et lui se regarderont en se disant qu’ils ont tous les deux perdu un être cher.

 


Le jour où j’ai décidé de donner du sang

Le don du sang a toujours été pour moi une des meilleures actions qui soient. C’est vrai qu’on est loin du don d’organes, mais on s’en rapproche par l’intention.

Qu’on ait l’habitude d’être taxé de con, d’hypocrite ou d’égoïste, il arrive des fois qu’on ressente un fort besoin de faire une bonne action. Dans la vie, je l’avoue, je suis plus « argent », « argent » et « argent ». Tout ce qui ne fait pas entrer de l’argent me laisse généralement indifférente. Cependant, il y a quelque temps, j’ai été frappée par l’appel à l’aide d’un ami sur les réseaux sociaux. Sa nièce de 4 ans est atteinte d’un cancer du sang.  On a besoin de donneurs du groupe 0+ pour la traiter. Je me suis tout de suite dit que c’était l’occasion de faire une bonne action.

J’ai passé l’une des journées les plus mémorables de ma vie

J’ai fait la connaissance  d’Olivier, dont la nièce est malade. A son regard, il s’est sûrement demandé : « la mère-ci est sortie de l’Internet pour venir donner du sang pour ma nièce ? ». Il avait rendez-vous avec quatre donneurs ce matin-là et avait pris la peine d’acheter 4 boites de 350 ml de lait concentré sucré, pour l’après don de sang.

J’ai fait la connaissance de la tante d’Olivier, une femme raffinée, d’un français limpide (bah, ce n’est pas de ma faute si  j’ai été subjuguée par son parler). Dans ses yeux sous ses lunettes claires, on pouvait lire la tristesse de savoir sa petite fille malade. Elle m’a expliqué avec une aisance déconcertante la forme de cancer dont il s’agit. Elle se demandait surtout ce qu’elle fera lorsqu’elle aura épuisé son capital « amis et connaissances », et qu’il faudra payer les donneurs pour continuer de traiter la pauvre enfant.

J’ai rencontré Armel, jeune homme excentrique, pédant, si sûr de lui que je n’ai fait l’effort de retenir son prénom que pour écrire ce billet (oui, c’est vrai que je pouvais en changer, mais je vous aime trop pour vous tromper). C’était un autre donneur 0+ qui a répondu à l’appel  de la famille via les réseaux sociaux, comme moi. Il a brillamment donné son sang et s’apprêtait à filmer sa poche de 450 ml de sang lorsque l’infirmière lui a dit qu’il ne devait pas faire l’amour pendant 3 jours. Les 5 minutes qui ont suivi m’ont paru 5 heures.  Le jeune est entré dans une colère bizarre en disant au personnel de l’hôpital que sa vie venait d’être gâchée avec ce don de sang. Il est finalement parti sans boire le lait prévu pour lui. J’ai juste souri et pensé « pas grave, mon chou ! Je vais boire ta boite de lait, en plus de la mienne. »

J’ai rencontré Ulrich, cousin de la fillette malade, venu donner son sang. Un garçon des plus adorables. Très calme. Beaucoup trop calme. Pendant que son sang était prélevé, il a un coup de chaud du à une salle étroite et la chemise jeans qu’il portait. L’infirmière l’a interprété comme un malaise et s’est mise à lui poser mille et une questions : « comment te sens-tu ? Pourquoi tu paniques ? C’est ton 1er don de sang ?… ». Ulrich à son tour a interprété la réaction de l’infirmière comme la preuve que quelque chose n’allait vraiment pas et que c’était visible juste à le regarder. Il s’est retrouvé en état de choc dès la fin du prélèvement et on a du le soutenir pour l’allonger et poser les  pieds sur le mûr. Le gars a eu droit au lait, plus un litre de jus pour reprendre des forces.

Quelque chose me dit que vous êtes pressés de savoir si j’ai bu ma boite de lait. Patience, mes choux !

Un moment spécial de cette journée, l’entretien avant le don de sang.

On est soumis à un entretien  avant d’être déclaré apte à donner de son sang.

 

Avant le don de sang, on doit remplir un formulaire (ce qui est logique). Ce que j’ai trouvé bizarre ce sont les questions auxquelles on est appelé à répondre : « durant les 12 derniers mois, avez-vous eu un rapport sexuel anal ou oral ? » Je ne comprends toujours pas ce que cette question faisait là. « Quelle est votre religion ? » On a le choix entre les lettres C pour catholique, P pour protestant, M pour musulman, A pour animiste. J’ai gentiment répondu « aucune religion ». A la question de savoir pourquoi je dis que je n’ai aucune religion, alors qu’il suffisait d’entourer l’une des lettres proposées, j’ai répondu que je ne voyais pas de lettres pour les religions juive et bouddhiste, et que ma religion se trouvait parmi ces deux là.

« je vois que vous êtes une rebelle », m’a-t-elle lancé.

La dame m’a posé des tas d’autres questions sur mon état de santé et a marqué mon formulaire d’un OK. J’ai été déclarée apte à donner du sang. Imaginez ma joie à ce moment là ! J’ai de suite été invitée à rejoindre la salle de prélèvement, à m’asseoir convenablement et à me détendre au maximum.

Le moment le plus bizarre de la journée : la tentative de prélèvement du sang

La dame qui devait effectuer le prélèvement s’est assise en face de moi. Elle observe mes bras d’un air étonné. Elle m’a fait un garrot dans l’avant-bras gauche, a observé mon bras, a défait le garrot. Elle s’est mise à marmonner des choses. J’ai pressenti alors qu’il y avait un souci. La dame répond alors à mon regard interrogatif : « la mère-ci, tu as laissé tes veines à la maison ou quoi ? Je ne les vois pas là. »

Je suis venue donner du sang. Je ne dois pas rentrer avec ce sang. Non.

La dame a utilisé donc  la bonne vieille technique pour faire apparaître des veines, ou une seule veine : taper le bras avec la paume de la main. Sauf qu’elle s’est enragée sur mon bras à force de le taper et de ne malheureusement pas  voir apparaître des veines. Et soudain, une veine. Elle a tenté une piqure. Cependant, la coulée sanguine était si lente que le prélèvement a été interrompu. Après quoi, aucune autre veine n’a osé se montrer

Qui saurait dire qui de l’infirmière et de moi était la plus déçue ?

Je me suis sentie nulle de ne pas pouvoir donner du sang à la petite. A ma grande surprise, Olivier, dont la nièce est malade, a essayé de me remonter le moral. Il a même tenu à m’offrir la boite de lait qui m’était destinée. Ce que j’ai refusé. Je suis indigne de boire ce lait, lui ai-je répondu.

Maintenant que j’y repense, mon égo a pris un si gros coup parce que depuis des années je n’ai cessé de rappeler à qui voulait l’entendre que j’étais du groupe sanguin 0+ et que je pouvais donner du sang à toutes les personnes de rhésus positif.  Je n’imagine même plus la taille de mon égo si j’étais donneur universel.

Je suis 0+, mais je ne peux aider personne. Qui m’aiderait donc en cas de besoin ? Aurai-je ne serait-ce le courage de solliciter de l’aide le moment venu ?


Vaincre la peur de mourir pendant une césarienne

Lorsque l’envie de donner naissance se mute en appréhensions et peur de mourir, on ne sait plus à quel saint se vouer. S’outiller sur le sujet est le meilleur moyen de vaincre sa peur et de mieux vivre ces moments lorsqu’ils frappent à votre porte.

Après avoir vécu subi deux césariennes, j’ai appris beaucoup de choses que je partage volontiers avec des femmes et futurs parents autour de moi. Beaucoup d’émotions à l’entame de ce billet. Des expériences chargées de conséquences et qui nous changent définitivement. Ce billet a failli ne pas voir le jour. Je me suis finalement décidée en lisant le billet de Fabrice Nouanga, Voici pourquoi j’admire les femmes qui accouchent par césarienne.

Beaucoup d’émotions, je vous dis.

Tout d’abord, plus jamais de « j’accouche toujours normalement »

Dans tous les domaines, les idées reçues sont plus dangereuses que les vérités. Les conditions et les contours de la césarienne sont si peu connues que, de mère en fille, on entretient l’idée selon laquelle la césarienne est une affaire de famille. Plusieurs femmes refusent de se faire opérer parce que leurs mères n’ont jamais été opérées, leurs grands-mères non plus. Certaines femmes à qui on en parle au troisième accouchement refuse parce qu’elles « accouchent toujours normalement ». Ma mère a été opérée 2 fois sur 9 accouchements. Ma sœur aînée a déjà été opérée 3 fois pour ses 3 accouchements. Ma cadette directe a accouché 4 fois SANS césarienne. Mon autre cadette a subi une césarienne.

La césarienne est pratiquée pour des raisons précises. Chaque femme porte en elle et à ce moment précis la cause de l’opération. Plusieurs fois, il est nécessaire de pratiquer une césarienne pour sauver les vies du bébé et/ou de la mère. Souvent, il s’agit d’écourter une douleur inutile et traumatisante. La mauvaise présentation du fœtus, la disproportion céphalo-pelvienne (bassin bas ou rétréci), un col fermé ferme (qui se dilate hyper lentement, d’environs 1 « doigt » par jour), un risque d’éclampsie (tension artérielle très élevée), le fait d’avoir déjà été opérée 2 fois (on dit dans ce cas qu’on est de nouveau opérée pour utérus cicatriciel), le cordon ombilical qui entoure le cou du fœtus et l’étouffe lorsqu’on essaie de l’expulser normalement, un paludisme sévère en fin de grossesse sont les raisons les plus avancées pour pratiquer une césarienne. Des raisons que j’ai évoquées dans 2 précédents articles : mon témoignage d’un séjour à l’hôpital et ce pourquoi des femmes meurent en donnant la vie.

On peut connaître et comprendre la nécessité d’une césarienne et réfuter quand-même l’idée de sa laisser ouvrir et refermer. Il est beaucoup plus question de connaître le déroulement de cette opération pour se préparer à l’affronter au cas où on serait obligée de passer par là.

Être capable d’influencer le choix du type d’anesthésie

Pendant la préparation de l’opération, l’anesthésiste vous pose des questions un peu farfelues, sans rapport aucun avec l’acte que vous allez subir. Son objectif est d’évaluer votre état d’esprit et votre capacité à faciliter le travail de l’obstétricien. Votre façon de répondre lui indique si vous êtes capable d’accepter de garder les yeux ouverts et l’esprit en alerte pendant votre opération. Si vous paniquez, il choisit de vous faire une anesthésie générale, en vous administrant un produit par voie de perfusion, pour que vous vous endormiez. Dans ce cas, il est difficile pour l’obstétricien de savoir comment vous vous sentez pendant qu’ils vous opèrent. Le risque d’arrêt cardiaque est plus élevé.

Par contre, si vous appréhendez bien la situation, il vous est fait une anesthésie locale, avec injection du produit anesthésiant dans le bas du dos. Votre abdomen est « mort » pour le temps que durera l’intervention, environs 1 heure.  Vous restez éveillée tout au long de votre accouchement. Vous échangez avec l’anesthésiste et l’obstétricien. Il vous demande constamment comment vous vous sentez, si vous ressentez une quelconque douleur. Ils vous présentent votre bébé dès qu’il vient au monde, vous demande le prénom que vous avez choisi pour lui. Ils vous félicitent pour votre courage. Je vous assure que ça fait du bien. C’est aussi agréable que lorsqu’on vous rase gentiment les poils du pubis avant d’insérer la sonde urinaire.

Bien entendu, influencer le choix du type d’anesthésie n’est possible que si vous êtes éveillée et capable de répondre aux questions de l’anesthésiste. Par chance, pour les 2 césariennes, j’étais en santé et j’ai eu droit à des anesthésies locales. Pendant la 1ère césarienne, j’avais brusquement connu une forte sensation de froid. J’ai expliqué ce que je ressens  et on m’a injecté un anti-paludique pour faire baisser ma température. Je grelottais tellement que j’ai fait passer un message à ma tante qui attendait dehors, selon lequel elle devait apporter une couverture de la maison.

La médecine évolue, on se remet sur pieds assez rapidement

Si vous avez la possibilité de donner votre accord pour être opérée, cela signifie que vous êtes consciente. Par conséquent, il n’y a pas de raison que vous ne vous remettiez pas assez vite par la suite. Le suivi des conseils et des prescriptions de l’obstétricien  permet de récupérer agréablement et parfois de façon spectaculaire.

A la sortie du bloc et dès que les effets de l’anesthésie s’estompent, on vous injecte de la morphine pour atténuer la douleur de la plaie. une infirmière vérifie régulièrement votre serviette hygiénique pour s’assurer que vous ne perdez pas trop de sang.  On vérifie aussi votre pansement. On explique à votre garde-malade comment vous laver et changer vos draps sans vous faire quitter le lit, ni lever la tête. Des tonnes de médicaments (c’est vraiment l’impression que l’on a) vous sont administrez par voie de perfusion. Vous passez 24 heures allongée pendant lesquelles il est déconseillé de lever la tête, afin d’éviter des migraines.

Passé les 24 heures, un infirmier vous retire la sonde urinaire placée au début de l’opération. Il vous aide à vous lever, à retrouver votre équilibre et à marquer vos premiers pas. Il vous encourage à faire des cent pas dans le couloir. Vous pouvez dès lors manger quelque chose et prendre des médicaments par voie orale. Puis, la perfusion est retirée. On vous fait passer plusieurs examens afin de vérifier des probables infections. Votre pansement est inspecté constamment. Il ne doit surtout pas être mouillé, ce serait le signe d’une plaie qui suinte. On vous demande si vous avez déjà pissé depuis le retrait de la sonde. Si non, on vous injecte un produit pour résoudre le problème. Tout est vraiment mis en œuvre pour que vous vous remettiez rapidement et sûrement.

Respecter à la lettre la prescription de médicaments et les conseils nutritionnels

Ma petite sœur qui avait été opérée avant moi avait eu beaucoup de mal à se remettre, puis, moins de mal à m’avouer qu’elle était jalouse de mon prompt rétablissement. Elle n’a pas hésité à conclure que j’avais été « mieux » opérée qu’elle. Je ne cesse de lui répéter qu’elle n’avait pas respecté scrupuleusement les consignes du gynéco-obstétricien.

  • la prise scrupuleuse de médicaments

C’est vrai que ça devient vite soulant de prendre autant de médicaments, mais ça vaut la peine. On doit avaler des médicaments pour faciliter la cicatrisation, contre le paludisme, pour la régénération sanguine, pour la vitalité, contre des infections si les examens en ont révélées. On doit aussi retourner à l’hôpital deux ou trois fois pour refaire son pansement et se faire consulter par le gynécologue. Il est crucial de faire les examens prescrits, peu importe que l’on se sente bien. Dans le meilleur des cas, on doit continuer la prise de médicaments jusqu’à un mois après l’opération.

  • le respect des conseils nutritionnels

Se rétablir rapidement après avoir subi une césarienne passe aussi par le respect des recommandations en matière d’alimentation. On est autorisé à manger 24 heures après l’opération. On doit commencer par de l’eau pour ouvrir la voie. On enchaîne avec de la bouillie, aussi légère que possible. On recommande fortement le bouillon de pommes de terre parce qu’il est très digeste. Consommer des aliments durs tout de suite peut causer des douleurs atroces au niveau de la plaie chirurgicale au moment d’aller aux selles. Les produits laitiers sont déconseillés sur le moment à cause de l’intolérance de certains organismes au lactose et de la constipation qui peut s’en suivre. Le but recherché est d’avoir des selles les plus molles possibles pour les évacuer facilement. Les aliments les plus durs doivent être introduits au moins 1 mois et demi après l’opération.

Pendant ce mois et demi, pour une meilleure et rapide cicatrisation, les épices  (piment, poivre, poivron…bref, tout ce qui pique) sont déconseillés. C’est ici alors que le chef bandit meurt à chaque fois! La plupart des femmes que j’ai rencontrées ont grogné en écoutant cette recommandation. « On demande à qui de ne plus manger le piment? » Même la famille venue s’occuper d’elles ne comprend pas très bien cette recommandation. Les gens aiment tellement le piment qu’ils pensent ne pas pouvoir s’en passer. Croyez-moi, il est tout à fait possible de limiter la consommation de piment. Si votre guérison en dépend, il vaut mieux vous faire violence.

La finesse des cicatrices visibles sur le ventre

Plusieurs femmes redoutent la longue cicatrice laissée par la césarienne sur le ventre. Le temps où on incisait le ventre sur la verticale est heureusement dépassé. On pratique de plus en plus l’incision dite du BIKINI qui ne laisse qu’une fine cicatrice que les poils du pubis vont rapidement cacher en repoussant.

Après ma première césarienne et pendant mon hospitalisation, l’infirmier de garde me surprenait la nuit en train de caresser le sparadrap qui recouvrait ma plaie et s’en étonnait à chaque fois. Il ne cessait alors de me rappeler qu’une fois le sparadrap retiré définitivement (environ 2 semaines après l’opération selon l’allure de la cicatrisation),  je ne devrais pas toucher ma plaie de la sorte, au risque de l’infecter. Je lui répondais à chaque fois que ça me démange et que c’est tout. Aujourd’hui je vous l’avoue, j’avais hâte de toucher la cicatrice. Cette même cicatrice que je voyais sur les ventres de ma mère et de mes sœurs.

C’était en 2013 et au final, j’ai eu droit à une cicatrice bien visible sur le bas du ventre. Je la caressais à chaque fois que je me morfondais dans mon coin. Cependant et heureusement, lors de ma deuxième césarienne, l’obstétricienne m’a ouvert le ventre au même endroit, sur la cicatrice.  En me refermant, elle l’a fait disparaître, comme par magie. Des fois, ça me manque de caresser mon bas ventre en cogitant sur l’avenir de mes enfants. J’en ai totalement perdu l’habitude, puisqu’il n’y a plus de cicatrice à cajoler.

Quid des cicatrices morales?

Ces 4 dernières années, j’ai vécu plus d’émotions que je ne l’avais imaginé en décidant de devenir mère. Je fus choquée en 2013 d’apprendre que j’allais être opérée. J’ai du aller puiser au plus profond de moi pour accepter d’être obligée de passer par la césarienne pour donner naissance. Une fois qu’on a accepté dans sa tête, le corps réagit positivement et se remet rapidement. Au bout de 6 à 8 semaines, on peut retrouver une vie sexuelle normale.

Du coup, en 2015 , lorsque le gynécologue m’annonce que je vais devoir subir à nouveau une césarienne, il est lui-même surpris de ne lire aucune gêne sur mon visage et de m’entendre juste lui répondre : « ok, allons-y! »

Courage, Mesdames!